LES MIGRATIONS EN FRANCE

 

Les premiers immigrés arrivés en France dans la seconde moitié du XIXe siècle ont été les belges, suivis de plusieurs nationalités successives : les italiens, les espagnols, les algériens, les marocains et les portugais. Selon le principe bien établi dans le domaine de la migration, les migrants s’installent principalement dans un pays voisin. A partir des années 2010, les nationalités des immigrés se sont diversifiées et l’immigration s’est mondialisée.

Rappelons qu’il est important de distinguer les étrangers des immigrés, ces derniers comprenant une part de personnes naturalisées. L’évolution de ces deux catégories de population est représentée sur les deux schémas suivants.

Les-étrangers-en-France

De 1921 à 2015, le nombre d’étrangers est passé de 1,5 million à 4,4 millions. Il a donc presque triplé, mais la population ayant augmenté, la proportion des étrangers a moins que doublé, passant de 3,9 % en 1921 à 6,6 % en 2015.

Les-immigrés-en-France

Concernant les immigrés, leur effectif est passé de 1,4 million en 1921 à  6,2 millions en 2015. En proportion au sein de la population, leur part est passée de 3,7 % en 1921 à 9,3 % en 2015. Cette progression s’explique principalement par le fait qu’environ un tiers des immigrés acquiert la nationalité française. Selon la définition de l’immigré (né étranger à l’étranger), ces nouveaux français demeurent des immigrés.

Chaque année, la France reçoit des immigrés de manière légale. Les premiers titres de séjour délivrés croissent régulièrement chaque année, quels que soient les gouvernements. En 2018, elle a accueilli 255 550 personnes, soit 0,4 % de la population.

La France n’est donc absolument pas envahie.

Premiers-titres-de-séjour

En effet, les principaux motifs sont la famille, les études, l’humanitaire, l’économique et une dernière catégorie diverse. Le motif familial est le principal suivi des étudiants, de l’humanitaire et enfin de l’économique.

Titres-séjour-par-motif

Examinons successivement l’évolution depuis 2007 de ces quatre catégories.

Le motif familial regroupe plusieurs sous catégories dont les deux principales sont les conjoints de français et le regroupement familial. Les français(es) qui épousent un(e) étranger(ère) peuvent faire venir leur conjoint, selon de droit de vivre en famille résultant d’accords internationaux signés par la France. De même, un étranger régulier en France, peut faire venir sa famille (conjoint, enfants) selon ce même droit de vivre en famille. Notons que les conditions du regroupement familial peuvent varier notamment en ce qui concerne les revenus et la surface du logement nécessaires pour en bénéficier.

Motif-familial

Les étudiants reçus en France sont de plus en plus nombreux, car ils contribuent au rayonnement du pays et sont des acteurs très importants de la francophonie. En outre, ils permettent de tisser des liens entre les pays d’origine et la France. Notre pays est le quatrième dans le monde pour l’accueil des étudiants étrangers, après les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie.

Les-etudiants

Depuis 2013, le nombre de titres de séjour délivrés pour raison humanitaire a fortement augmenté. Ce sont essentiellement les réfugiés ayant obtenu le statut officiel selon la convention de Genève de 1951.

Les-humanitaires

Enfin, les personnes accueillies pour raison économique, de travail donc, sont en augmentation  mais représentent toujours une faible minorité (13 % des titres). C’est pratiquement le seul motif sur lequel les gouvernants ; quels qu’ils soient, peuvent agir sans renier des engagements internationaux.

Motif-economique

Deux remarques en conclusion.

La répartition territoriale des immigrés est très disparate. Les dix départements qui en accueillent le plus sont pratiquement tous en Ile-de-France et regroupent presque 46 % des immigrés du pays. Les dix départements qui en accueillent le moins en regroupent 1,2 %.

Répartition-territoriale

Seconde remarque, la France, en proportion de sa population, est au 50e rang mondial pour l’accueil des immigrés.